Perception culturelle de la douleur

Perception de la douleur

L’accompagnement des personnes souffrantes de douleurs est généralement un défi, car la perception de la douleur est hautement subjective. Or, cela est d’autant plus vrai si l’on tient compte de l’origine et de la culture de la personne. En effet, la perception subjective de la douleur est fortement influencée par l’appartenance culturelle de la personne.

Toutefois, la prise en compte de la dimension culturelle de la douleur est donc essentielle, car les facteurs qui influencent le vécu de la douleur varient aussi bien au sein de la propre culture que d’une culture à l’autre.

Nombreuses sont les techniques pour apprendre à gérer la douleur et améliorer la qualité de vie d’une personne qui en souffre. Il est évidemment recommandé de se faire accompagner par un centre d’évaluation et de traitement de la douleur ou par un hypnothérapeute ou un sophrologue.

Selon les connaissances scientifiques actuelles, le seuil de perception de la douleur est certes le même pour tous les individus et dans toutes les cultures (Kohnen 2007), mais la manière dont la douleur est exprimée, décrite et traitée est fortement influencée par des facteurs socioculturels.

Normes sociales relatives à la douleur

Dans chaque culture, il existe des normes sociales sur le moment où les ressentis peuvent être exprimés, sur la manière dont ils doivent être exprimés et sur le lieu où ils peuvent être exprimés. Ces règles de présentation ne déterminent pas seulement la forme de l’expression des sentiments, mais fixent également ce qui est considéré comme approprié ou inapproprié.

Naturellement, la douleur est abordée différemment selon les situations de vie, mais pas seulement. En fonction des valeurs religieuses ou culturelles, elle est également supportée de manière différente. Divers comportements sont observés. Les cinq manières les plus connues de gérer la douleur selon Kohnen (2007) sont brièvement expliquées ci-dessous.

Gestion fatale de la douleur

Les Philippins traditionnels ont le plus souvent recours à cette forme de gestion de la douleur. Même lorsqu’ils se plaignent de leur souffrance, ils la supportent avec dévotion. Selon eux, la douleur correspond à la volonté de Dieu, qui leur donne donc la force de la supporter.

Gestion religieuse de la douleur

Dans ce cas, le croyant considère la douleur comme un signe de Dieu l’invitant à prendre un chemin plus sain dans la vie. Il est convaincu que Dieu lui a envoyé la douleur pour l’éprouver et voir s’il est ferme dans sa foi. La douleur est une occasion unique pour le croyant de changer de vie et de s’engager sur une autre voie. Face à la douleur, on se comporte de manière à la supporter et à l’endurer afin de reconnaître le signe et le message de Dieu qui lui sont associés. Bien que la douleur soit très certainement ressentie comme désagréable et qu’elle puisse être exprimée – certainement à haute voix -, elle ne doit pas être éliminée ou complètement supprimée par des médicaments. Elle doit inciter à réfléchir sur sa propre vie.

De leur côté, les musulmans interprètent également la douleur comme un signe de leur dieu.

Quant aux bouddhistes, ils pensent que la douleur au cours de cette vie peut améliorer leur karma. Celui qui souffre beaucoup maintenant sur terre acquiert des avantages pour sa prochaine vie.

Pour les hindous, la souffrance fait également partie de la vie et doit être supportée. Ils considèrent également la douleur comme une compensation karmique et rejettent donc les analgésiques.

Gestion volontaire de la douleur

L’idée directrice générale de cette stratégie d’adaptation est de ne pas permettre à la douleur d’apparaître. Si elle se manifeste malgré tout, elle est réprimée. Estimant qu’il n’est pas approprié d’exprimer la douleur, ces personnes se retirent dans la solitude et supportent la douleur en silence. La croyance dominante est la suivante : “Je suis le seul à pouvoir gérer la douleur avec ma volonté”.

Gestion de la douleur familiale

Ce type d’adaptation à la douleur est le plus répandu dans les sociétés collectivistes comme celles du bassin méditerranéen, de la Turquie et du Moyen-Orient.
Dans cette stratégie d’adaptation, la douleur est traitée de manière collective : La personne reçoit une attention et un soutien illimités de la part de sa famille. Pour que ce soutien soit enclenché, il est nécessaire que la personne exprime sa douleur à haute et intelligible voix. En effet, l’aide ne peut être apportée qu’aux personnes qui, selon leurs convictions, expriment clairement qu’elles ont besoin d’aide. Chez ces personnes, l’expression de la douleur peut donc être beaucoup plus forte et émotionnelle.

Gestion rationnelle de la douleur

Cette stratégie d’adaptation, courante en Europe centrale et septentrionale ainsi qu’en Amérique du Nord, s’accompagne d’une croyance élevée en un focus de contrôle interne. La douleur est considérée comme quelque chose qui peut être contrôlé scientifiquement. La personne décrit la douleur de la manière la plus objective possible, part du principe que la douleur a une cause physique et qu’un médecin peut, grâce à une description précise, trouver la cause et la traiter de manière ciblée.

Accompagnement individuel nécessaire

Explication des cycles du sommeil afin de souligner l'importance de ce dernier.

Un accompagnement individuel dans la gestion de la douleur
La douleur elle-même, mais aussi son accompagnement, sont donc bien plus complexes qu’il n’y paraît au premier abord, et il est d’autant plus évident que la personne qui souffre doit être prise en compte dans sa globalité, de manière neutre, et surtout prise au sérieux dans ses expressions.

Dans ce cas, un accompagnement par l’hypnose et la sophrologie peut être une étape importante pour la personne concernée. En effet, ces méthodes offrent des méthodes faciles à apprendre et permettent surtout de gagner en autonomie.

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